Éditorial

Ici, on te parle d’adaptations qui ont été réalisées d’après des bouquins vraiment géniaux. Tu ne sais plus quoi mater sur Netflix ou tu n’oses pas regarder un film de peur qu’il dénature trop le livre ? Alors, ce blog est fait pour toi !

En passant par Hunger Games jusqu’à La princesse de Montpensier, on parle de plein de genres différents, alors on est sûres que tu trouveras ton bonheur.

Ou alors, si tu n’aimes pas trop lire et que tu veux juste regarder une bonne série ou un bon film, laisse-toi guider, on te dira si ça vaut le coup 😊

Les portfolios

Nous vous présentons également notre travail universitaire.

  • ⚙ La mécanique du cœur – Mathias Malzieu

    Connaissez-vous l’histoire de Jack ? Nous ne parlerons pas de Jack l’éventreur ni de Jack Sparrow mais bien du petit Jack, qui est né le jour le plus froid du monde. Recueilli par une doctoresse pour le moins inquiétante, le nourrisson est sauvé in extremis : son pauvre cœur gelé est remplacé par une horloge. Il vivra, à condition d’éviter toute charge émotionnelle : au revoir colère et surtout, adieu passion. Mais un jour, sa route croise celle d’une petite danseuse de rue et tout bascule…

    Connaissez-vous l’histoire de Jack ? Nous ne parlerons pas de Jack l’éventreur ni de Jack Sparrow mais bien du petit Jack, qui est né le jour le plus froid du monde. Recueilli par une doctoresse pour le moins inquiétante, le nourrisson est sauvé in extremis : son pauvre cœur gelé est remplacé par une horloge.…

    « Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors, pour toujours à l’horloge de ton cœur, la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton cœur sera brisée à nouveau.« 

    Genèse de l’histoire

    Comme le rappelle cette brève citation, notre petit Jack ne doit pas tomber amoureux mais le destin en a décidé autrement et sa route va croiser celle de Miss Acacia, une jeune danseuse qui va lui dérober son cœur avant de disparaître du jour au lendemain. Jack se lance alors tel un Don Quichotte, dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais, à Paris jusqu’aux portes de l’Andalousie.

    Avant d’être un film d’animation musical, Jack et la mécanique du cœur fut un roman et un CD de Mathias Malzieu, le chanteur Dionysos. La mise en image suit le rythme et la poésie étrange de cette histoire. On y retrouve une atmosphère qui nous rappelle les films de Tim Burton, en plus clair et coloré et une franche touche iconoclaste de Mêliez dans les personnages et les décors. En bref, une histoire qui nous invite dans un monde entre cirque,  foire aux monstres, mais aussi obscurité et triste fatalité.

    Un Hymne à la différence

    Les personnages qui habitent ce monde étrange sont à son image. Ce sont des rêveurs, des êtres cassés ou différents, à la Edward aux mains d’argent. Et c’est justement ce qui les rend émouvants. J’ai trouvé Jack tellement attachant avec son horloge-cœur qui s’emballe quand il est amoureux. Miss Acacia est touchante aussi avec ses lunettes, ses petites mimiques, ses robes de flamenco et son tempérament andalou.

    Mais, sous ses apparences de conte, ce roman évoque des thèmes plus profonds. C’est une sorte de fable surréaliste qui raconte une histoire d’amour, belle et triste à la fois. Celle-ci est décrite avec une grande sensibilité. Au début, les sentiments de Jack sont ceux d’un enfant qui découvre l’amour. Ils sont beaucoup trop grands pour lui mais le poussent à se dépasser. Vers la fin, ses émotions deviennent viscérales et poignantes. La passion amoureuse est magnifiée par cet univers surréaliste.

    un film adapté au grand public…

    Le début du film est fidèle au roman. Et puis, à partir du moment où Jack retrouve Miss Acacia, l’histoire empreinte un chemin différent du livre. Je dirais même qu’elle prend une autre dimension. L’aventure est simplifiée, il y a moins de profondeur dans les sentiments qui sont plus lisses, moins passionnels. Il n’a pas la force émotionnelle du livre, en somme. Mais ce n’est pas une critique : ce qu’il est possible de raconter dans un livre ne l’est pas forcément dans un film et Malzieu a tout simplement adapté son histoire au grand écran.

    Il est notamment adapté aux plus jeunes. On retrouve par exemple le hamster de Jack mais il ne s’appelle pas « Cunnilingus » comme dans le texte original, mais Malzieu ne trahit pas son œuvre originale pour autant.

    … Mais qui n’en vaut pas moins le détour

    J’ai AUSSI eu un coup de cœur pour le film, car même s’il est différent du livre, il est d’une beauté à couper le souffle. L’illustratrice Nicoletta Ceccoli a su saisir l’univers étrange et poétique de Malzieu. Derrière les visages pâles des personnages pareils à des poupées de porcelaines, on retrouve le joli contraste entre l’Édimbourg sombre et l’Andalousie chatoyante du livre.

    Au niveau musical aussi, c’est également un sans faute. Les choix musicaux sont audacieux (rock, slam, flamenco, …) et les paroles sont empreintes de poésie et vous trotterons dans la tête pendant longtemps (La Reine des Neiges n’a qu’à bien se tenir). Les doublages sont également de grande qualité, on y retrouve Mathias Malzieu (Jack), Olivia Ruiz (Miss Acacia) ou Grand Corps Malade (le méchant Joe) entre autres, qui incarnent à merveille les personnages.

    Les deux fins sont différentes, mais chacune à sa manière m’a donné envie de vider un paquet de mouchoirs, vous êtes prévenus !

    🖊 Clarouille

  • 🌔 Shadow and Bone – Leigh Bardugo

    Plongez dans l’univers magique de Ravka, où les Grisha, de puissants magiciens dont les pouvoirs sont réquisitionnés à des fins militaires, se battent pour survivre.

    Oui, vous en avez probablement entendu parler sur les réseaux sociaux, mais cette saga de fantasy vaut véritablement le détour.

    L’histoire

    Shadow and Bone, ou Grisha en français, est une saga de fantasy divisée en trois tomes. Mais attention, ça ne s’arrête pas là ! Oui, il y a en tout 7 romans dans le même univers. D’abord, les trois tomes de Grisha, puis les deux tomes de Six of Crows, et enfin les deux tomes de King of Scars (à lire dans cet ordre là, au risque d’être spoilé sur les autres tomes). Alors oui comme ça, ça fait beaucoup, mais une fois que vous serez plongés dans cet univers, il sera difficile pour vous de vouloir en sortir !

    En ce qui concerne l’histoire de Grisha, parce que oui c’est de ça qu’il est question dans cet article, je vais d’abord vous raconter de quoi ça parle : L’ancienne grande nation de Ravka a été divisée en deux, il y a maintenant des années par le Shadow Fold, une frontière de ténèbres grouillant de monstres qui se nourrissent de chair humaine. Peu de personnes en sortent vivantes. Néanmoins, il faut la traverser si l’on veut atteindre l’autre côté. C’est lors d’une mission à travers le Shadow Fold, que Mal manque de se faire tuer par une de ces étranges créatures, et que la cartographe Alina Starkov va révéler sa vraie nature en sauvant son meilleur ami, et en libérant ainsi un mystérieux pouvoir qui lui était inconnu. Mais ce pouvoir pourrait être la clé pour délivrer son pays ravagé par la guerre. Arrachée à tout ce qu’elle connaît, Alina est emmenée au Palais pour être formée comme membre des Grisha, l’élite magique dirigée par le mystérieux Darkling.

    Alors, Le Livre ou la série ?

    C’est là que les choses sérieuses commencent. Alors avant toute chose, sache que tu n’as pas besoin d’avoir lu les 7 livres de la saga pour regarder la série. Je te conseille d’avoir lu les trois tomes de Grisha et le premier tome de Six of Crows. En réalité, le premier tome de Grisha suffit pour voir la série, mais en lisant le premier tome de Six of Crows, il y a certaines allusions à Grisha que tu risques de ne pas comprendre. Alors, à toi de voir.

    Pour revenir à nos moutons, je dois avouer que l’adaptation en série est à mon sens extrêmement bien faite. D’habitude, on trouve toujours le livre mieux que le film ou que la série, mais pour ma part, ça a été l’inverse ici. La série est juste super addictive et super bien réalisée. Le seul point qui change avec les livres, c’est que les deux livres sont combinés (Grisha et Six of Crows), alors des adaptations on été faites pour que tout colle, mais j’ai trouvé que cela donnait plus de rythme à l’histoire. On va suivre d’un côté les personnages de Grisha, et d’un côté les personnages de Six of Crows (j’ai d’ailleurs toujours mon petit coup de cœur pour ces personnages-ci).

    En fait, je n’ai pas vraiment accroché aux trois tomes de Grisha, que j’ai trouvé très lents. Mais c’est seulement mon avis, parce que énormément de lecteurs ont juste adoré. Mais par contre, Six of Crows est juste génial et il faut absolument que vous le lisiez, même si vous souhaitez faire l’impasse sur Grisha (mais il sera alors plus compliqué de comprendre l’univers et la série Netflix).

    Seulement, je vous conseille vraiment de tout lire. Comme ça, vous n’apprécierez que davantage la série (que je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de binge-watcher dès le jour de sa sortie). Le seul bémol que je pourrais trouver, c’est que je me suis rendue compte que les personnes qui avaient lu les livres avant de regarder la série avaient juste adoré, et ceux qui n’ont au contraire pas lu les livres et ce sont lancés dans la série par curiosité n’ont pas vraiment su l’apprécier. Je pense que c’est parce que l’univers est très riche, et que sans avoir lu les livres, il est difficile de comprendre certaines choses.

    En conclusion

    En conclusion, vous devez absolument vous plonger dans l’univers de Shadow and Bone, parce que ça vaut le coup. Vraiment, vous ne le regretterez pas ! Si vous avez aimé The Witcher ou encore Cursed, vous allez adorer à coup sûr !

    En tout cas, si jamais vous l’avez vu/lu ou que vous décider que vous lancer, n’hésitez pas à nous donner votre avis dans la rubrique Contact 🥰

    🖊 Fio

  • 📌 Tous nos jours parfaits – Jennifer Niven

    « Je voudrais te poser une question. Est-ce que ça existe, un jour parfait ? »

    Un adolescent, une adolescente. Tout aussi perdu l’un que l’autre. L’un a une maladie mentale et subit des moqueries au lycée depuis des années, et l’autre ne subit l’enfer que depuis peu. Mais s’ils étaient en fait le remède l’un de l’autre ?

    Dans cette histoire, Jennifer Niven vous livre une vraie leçon d’espoir et d’acceptation de soi, même si la fin vous fera pleurer à coup sûr !

    L’histoire

    Vous connaissez sûrement ce classique du Young-Adult, qui a conquis des milliers de jeunes lecteurs. Mais avez-vous eu le courage de regarder le film ? Ceux qui ont lu le roman sauront pourquoi je dis cela. Vous aurez le cœur brisé une deuxième fois.

    Dans cette histoire, Violet et Finch se rencontrent dans des circonstances particulières. En effet, un soir, Finch sauve Violet d’un moment de faiblesse. Ensuite, ils n’en reparlent plus et font comme si rien ne s’était passé. Seulement, ils se retrouvent à devoir travailler ensemble pour un projet de géographie, et savent donc qu’ils seront obligés de s’avouer certains secrets.

    En fait, ce qui fait l’originalité et la force de cette histoire, ce sont les personnages. Il est impossible de ne pas s’attacher à eux, et surtout à Finch, ce personnage si bousillé de l’intérieur mais à la fois si vivant. C’est un personnage qui arrive à vous donner de l’espoir alors même que vous ne croyez plus en rien. Mais quand vous êtes capable d’aider les autres, êtes-vous capable de vous occuper de vous-même ?

    La fin du livre est déchirante. Et comme ce blog est garanti sans spoil, je ne vous dirais rien dans les détails. Tout ce que vous devez savoir, c’est qu’il faudra sortir les mouchoirs si vous choisissez de vous plonger dans cette histoire.

    Mais maintenant, vous allez me dire : Qu’en est-il du film ?

    Eh bien, il est tout aussi émouvant que le livre. Mais je dois vous dire que la fin est quand même moins sombre et psychologique. Dans le roman, la fin laisse plus d’espace à l’interprétation, alors que dans le film, on ne peut pas douter de ce qu’il s’est passé.

    Cependant, tout le reste de l’adaptation cinématographique est très fidèle au livre, même si certains passages ont été supprimés, car forcément, il est impossible de retranscrire l’intégralité du roman en un peu moins de deux heures de film. Le seul regret que j’ai par rapport à cela, c’est la scène du placard chez Finch. Un scène que j’ai trouvée magnifique dans le livre et que j’ai été très déçue de ne pas retrouver « en vrai ». D’ailleurs, juste pour cette scène, vous devriez le lire !

    Le casting du film

    Maintenant, parlons un peu du casting. C’est sûrement la chose qui peut effrayer le plus les adeptes du livre, car quand on lit une histoire, on se fait notre propre interprétation physique des personnages. Alors les imaginer dans notre tête et les voir en vrai, c’est une autre histoire !

    Je dois avouer que j’avais un peu peur en voyant l’acteur qui avait été choisi pour jouer le personnage de Finch. C’est un personnage tellement particulier que choisir l’acteur parfait pour le représenter n’a pas dû être facile. Surtout qu’en le voyant sur l’affiche et dans la bande annonce, j’ai d’abord été un peu désappointée car ce n’était pas vraiment comme cela que je me l’imaginait. Mais finalement, en voyant le film, j’ai tout de suite remarqué que je m’étais trompée, et que Justice Smith avait été parfait dans le rôle. Maintenant, je ne peux plus m’imaginer quelqu’un d’autre que lui quand je pense à Theodore Finch.

    En ce qui concerne Violet, la protagoniste, c’est Elle Fanning qui a été castée. Personnellement, je trouve l’actrice plutôt bien choisie et je pense qu’elle a également très bien su capter les particularités de son personnage.

    Alors finalement, plutôt le livre ou le film ?

    À vrai dire, les deux sont très bien. Si vous êtes un lecteur qui a déjà lu le livre et que vous hésitez à regarder l’adaptation Netflix, vous pouvez vous lancer. Ça ne vous gâchera en rien le plaisir du livre, même si il faut garder en tête que c’est bien une adaptation et non une retranscription du roman, et que par conséquent, certaines choses sont différentes.

    Si à l’inverse, vous êtes tombé par hasard sur le film sans savoir qu’il était tiré d’un livre, et que vous êtes curieux de découvrir l’histoire originale, foncez. Vraiment. Il ne faut pas avoir peur de découvrir l’histoire deux fois, car comme je l’ai dit, vous aurez beaucoup plus de détails et vous aurez accès à certaines scènes manquantes, qui pour moi valent le coup. Et surtout en ce qui concerne la fin.

    Finalement, si vous n’avez vu ni l’un ni l’autre, je vous conseillerais de commencer par le livre. En fait, il faut toujours commencer par le livre ahah ! Mais croyez-moi, si vous aimez les histoires qui font pleurer, vous aller adorer Tous nos jours parfaits.

    Je tiens pour terminer cet article interminable (bravo si vous êtes arrivé jusqu’ici d’ailleurs !) à vous recommander, si vous êtes un public sensible, de prendre connaissance des trigger warnings. Vous pourrez les retrouver si vous cherchez bien sur internet.

    C’est tout concernant cet article ! En tout cas, si vous décidez de vous lancer dans cette histoire, n’hésitez pas à nous laisser un petit message dans la rubrique contact en nous disant ce que vous en avez pensé 😊

    🖊 Fio

  • 📖 Le Mystère Henri Pick – David Foenkinos

    Beaucoup s’autoproclament auteurs mais bon nombre de manuscrits sont refusés par les maisons d’édition. Et s’il existait en Bretagne, une bibliothèque qui rassemblait tous ces livres morts-nés, souhaiteriez-vous la visiter ?

    Et si vous y dénichiez une perle, qu’adviendrait t-il ?

    Un bref synopsis

    Notre histoire se déroule à Crozon, une petite ville du Finistère. Un bibliothécaire met à la disposition des écrivains non publiés un rayonnage où ils peuvent déposer leurs ouvrages mort-nés et où les usagers peuvent se servir. C’est alors que Delphine, une jeune éditrice de chez Grasset, dont la famille vit à Crozon, vient visiter cette bibliothèque avec son ami écrivain de talent mais encore inconnu. Tous deux y passent du temps et finissent par découvrir une histoire très intéressante qui fait écho aux dernières heures d’une histoire d’amour de Pouchkine. Son auteur se nomme Henri Pick. Après des recherches, il s’avère que cet homme, ancien pizzaiolo, est décédé depuis deux ans. Sa femme est éberluée par cette nouvelle, elle qui n’a jamais vu son mari lire ni écrire. Tout ce mystère autour du livre et de son auteur fait que Delphine sait que la publication de ce livre sera inévitablement un best-seller. Mais une question demeure : comment cet homme apparemment inculte a-t-il pu écrire un roman, qui de plus, suppose la lecture d’un grand écrivain russe ? Pourquoi un tel talent a-t-il toujours refusé la reconnaissance ?

    La recette d’un polar emprunt de sensibilité

    L’auteur nous entraîne dans ce mystère avec sensibilité et humour. Sous des apparences de légèreté, l’auteur n’hésite pas à égratigner le milieu de l’édition, à souligner l’impact évident des médias dans la fabrication des succès littéraires, ainsi que dans leur capacité à bouleverser la vie des anonymes. On est pris dans cette histoire aux personnages multiples jusqu’au dénouement final, complètement inattendu. J’ai personnellement apprécié la plume de David Foenkinos, qui mêle délicieusement comédie, polar et histoire d’amour.

    Une adaptation un peu décevante

    Bien qu’il soit relativement fidèle au roman de David Foenkinos, le film Le Mystère Henri Pick est davantage centré sur le personnage de Jean-Michel Rouche, le célèbre critique littéraire incarné par Fabrice Luchini. Le réalisateur Remi Bezançon a justifié ce choix artistique en expliquant qu’il s’agissait d’ »une variation de la même histoire, avec un autre point de vue. On a voulu en faire le personnage principal et que ce soit lui qui mène l’enquête. » Je regrette un peu ce choix car quelques intrigues parallèles sur des personnages plus secondaires du livre ont été supprimées, comme une romance que vit la bibliothécaire de la petite ville bretonne avec un homme de passage, plus jeune, avec qui elle s’imagine partir loin et changer de vie, avant de choisir la raison et de rester avec ce mari qu’elle n’aime plus vraiment. 

    Mais c’est surtout dans les dernières minutes du film que le scénario change de direction par rapport au roman. La fin est clairement simplifiée pour le cinéma et l’intrigue principale est à mon sens un peu bâclée.

    Le Mystère Henri Pick est un divertissement mineur mais agréable et sans prétention, qui délivre au passage une réflexion sur le marketing éditorial et autres phénomènes de notre temps. Le choix des acteurs est cependant à saluer : Fabrice Luchini et Camille Cottin y exécutent chacun une partition complémentaire à laquelle le film doit beaucoup, mais ma préférence va au roman de David Foenkinos, que je trouve bien plus profond.

    🖊 Clarouille

  • ❄ Glacé – Bernard Minier

    Et si un jour, vous trouviez une tête de cheval pendue au sommet d’un téléphérique alors que vous vous promeniez simplement ? Une histoire à vous glacer le sang, pas vrai ? En tout cas, c’est tout ce que vous pourrez retrouver dans ce thriller. Une bête innocente retrouvée morte, un policier bourru et un assistant rafraîchissant. Tous les éléments sont là pour vous faire passer un très bon moment (quoiqu’un peu flippant).

    Le speech de l’histoire

    Chaque hiver, avant la fonte des neiges dans une vallée encaissée des Pyrénées, des personnes passent quatre semaines dans une centrale hydroélectrique, totalement isolées du monde pour l’entretien et la réfection des machines. A leur arrivé, il trouve le cadavre d’un cheval suspendu au dernier pylône du terminus du téléphérique. Il a été décapité et dépecé, une scène vraiment macabre. Au même moment, Diane, psychologue va intégrer l’équipe de l’institut Wargnier, un hôpital psychiatrique. Le capitaine Ziegler va travailler avec le commandant Servaz, venu en renfort sur cette affaire.

    En ce qui concerne le livre

    Un suspense du début à la fin, on cherche, on note les indices, on est tellement perdu que l’on vient à suspecter tout le monde. Mais on ne finit par découvrir la vérité qu’à la fin du roman. Vous allez adorer les différents personnages, en particulier le commandant Servaz, policier torturé par son passé, mais qui est tout aussi original, intuitif et qui sait rester professionnel. Il est de ces personnages que l’on aime découvrir, humain et altruiste.

    Mais ce n’est pas tout… Dans cette histoire, certains indices vont accuser un détenu de ce fameux centre psychiatrique voisin. Mais la question est : Comment cela est-il possible, alors que ce dernier est dans un quartier hautement sécurisé ? S’ensuit donc une enquête étrange et haletante.

    Tous les éléments sont là pour former un thriller parfait. C’est d’ailleurs un de ces romans qui saura mettre à mal vos heures de sommeil. En effet, l’intrigue se développe crescendo, alors impossible de reposer le livre une fois les premières lignes lues. L’auteur nous livre un polar dynamique et empreint de suspense, où l’atmosphère hivernale et ses paysages pyrénéens y jouent pour beaucoup. De plus, il est très bien écrit, alors plongez-vous dans cette lecture sans hésiter !

    Et pour la série tv

    Dans cette mini-série de 6 épisodes produite par M6, l’histoire du roman est plutôt bien respectée, même si quelques petites modifications y ont été faites, forcément. Mais ce qui fait la force de ce thriller est sans doute les paysages brumeux et enneigés magnifiques, avec une atmosphère pesante, presque suffocante. Le tournage s’est d’ailleurs étalé durant trois mois d’hiver, quelque part entre Luchon et Comminges, dans la neige et le froid.

    Si ce paysage a su séduire les téléspectateurs, ce n’est pas seulement grâce à ces paysages majestueux, mais bien aussi grâce à son scénario efficace et à son sens du suspense. Mais personnellement, ce qui m’a beaucoup plu, c’est la distribution qui arrive à apporter du naturel et le la fraîcheur à la série. Notament Julia Piaton qui joue à la perfection.

    Cependant, pas mal de critiques ont été reçues concernant les protagonistes, qui sont à priori moins bien développés que dans le roman. Mais je pense qu’il faut que vous vous fassiez votre propre avis là-dessus.

    Donc finalement, plutôt livre ou série ?

    Finalement, plutôt les deux (Je sais, je ne me mouille pas trop !). Je trouve que ce qui est bien avec ce genre d’histoire, c’est que voir seulement la série ou lire seulement le livre convient aussi bien. Si vous avez envie de passer un bon moment en n’y passant pas non plus énormément de temps, alors privilégiez la mini-série, dans laquelle vous saurez apprécier les paysages et les acteurs. Sinon, lisez le livre, qui saura vous tenir en haleine, et sûrement vous surprendre lors du dénouement !

    En tous cas, si jamais vous avez vu ou lu un des deux, ou que vous allez le faire grâce à cet article, n’hésitez pas à nous faire part de vos ressentis dans la page contact 👌

    🖊 Fio

  • 🔥 Le Château de Hurle – Diana Wynne Jones

    Des volutes de fumées qui s’élèvent au dessus des collines, une brise qui porte des grincements stridents sur son passage, un feu bavard et une sorcière des Landes…

    Ça ne vous dit rien ? Aujourd’hui, nous allons bien évidemment parler du Château Ambulant adapté de la trilogie Le Château de Hurle de Diana Wynne Jones !

    Vous vous en doutez sûrement mais ce roman n’est autre que celui qui a inspiré le célèbre Hayao Miyazaki pour son film, Le Château ambulant !

    Sous ses airs de conte de fées, le film d’animation mêle rêverie et politique, en évoquant la guerre (notamment les bombes Hiroshima et Nagasaki) qui menace les personnages, bien que la féérie qui se dégage de ses images finisse par l’emporter sur tout le reste. Mais, qu’en est-il du roman de Diana Wynne Jones ?

    Bref synopsis

    Sophie Chapelier menait une vie ordinaire, entre chapeaux et rubans, jusqu’à ce que son chemin croise, celui du terrifiant mage Hurle, un magicien connut pour séduire le cœur des jeunes filles dans l’unique but de « boire leur âme ». Malgré elle, la jeune fille provoque la colère de la sorcière des Steppes qui décide de se venger d’une manière bien cruelle « Sophie se regarda dans le miroir, et dut s’approcher pour voir. Le visage dans la glace était plutôt calme, car c’était ce qu’elle s’attendait à découvrir. C’était celui d’une vieille femme émaciée, usée, brunie, entourée de cheveux blancs. Ses yeux, jaunes et humides, lui rendaient tragiquement son regard ». Eh oui, la voilà transformée en une vieille dame de 90 ans.

    Ne pouvant affronter son reflet et craignant le regard de sa famille, la jeune fille devenue vieille décide de fuir sa chapellerie. Mais l’errance n’est finalement pas au programme et elle se retrouve embarquée dans une aventure fantastique. Plus jamais rien ne sera comme avant pour Sophie. La chapelière devient femme de ménage pour le mage Hurle, un jeune homme qui se révèle, finalement, plus capricieux qu’effrayant.

    Un conte de fée moderne ?

    Si dans les contes de fées, les damoiselles en détresse peuvent toujours compter sur leur preux chevalier pour venir les sauver, ici, Sophie ne pourra compter que sur elle-même. La sorcière des Steppes le lui a bien précisé « vous ne pourrez dire à personne que vous êtes sous l’influence d’un sort ». Bien qu’elle conclût un marché avec Calcifer, un démon du feu aussi adorable que froussard, elle ne sera sauvée que si elle le libère de la malédiction dont il est prisonnier. Mais comment s’y prendre ? La pauvre Sophie n’est décidément pas au bout de ses peines…

    Mais en plus de devoir gérer ses propres problèmes, elle va devoir subir les sautes d’humeur d’un magicien aussi narcissique que lâche… Nous ne nierons pas non plus son côté « volage, imprudent, égoïste et hystérique » mais elle saura déceler sa douceur et sa générosité sous sa carapace de désinvolture… Ouvrira-t-il les yeux à son tour ?

    Mais alors, Plutôt film d’animation ou roman ?

    Pour nous, bien trop difficile de choisir ! Si le film d’animation reprend fidèlement l’intrigue du roman, la version de Miyazaki est finalement beaucoup plus tendre et romantique que l’histoire décrite dans le livre. Ce dernier est plus centré sur la romance entre les deux personnages principaux. En effet, ne vous attendez pas à un copier-coller du roman de Diana Wynne Jones. La touche artistique de Miyazaki fait du Château ambulant, une œuvre unique. Le roman et le film diffèrent donc sur de nombreux points, mais est-ce vraiment une mauvaise chose ? Si les adaptations cinématographiques sont souvent moins réussies que les œuvres originales, nous ne l’appliquerons pas au Château de Hurle.

    Pour ceux qui ont vu le film, il reste intéressant de lire Le Château de Hurle qui développe une intrigue beaucoup plus profonde que celle du Château ambulant : les personnages y sont plus nombreux et n’ont pas tout à fait le même rôle que dans le film d’animation. Si dans le film, Sophie nous apparaît comme douce et innocente, dans le livre, elle est beaucoup plus piquante et mordante. Surtout envers Hurle, ce qui crée de nombreuses scènes cocasses « Allez, rentrez, vieille chose hyperactive. Trouvez à vous occuper autrement, avant que je ne me mette en colère ». Les dialogues entre les deux personnages sont truffés d’un humour aussi acéré que grinçant tandis que dans le film de Miyazaki, leurs rapports sont beaucoup plus respectueux et teintés de romantisme.

    Ensuite, le film de Miyazaki a été conçu pour être une œuvre à part entière. L’intrigue s’oriente ainsi autour du maléfice qui relie Hauru (Hurle dans le livre de Diana Wynne Jones), Calcifer et Sophie. Cette dernière se met alors en tête de libérer son magicien afin de lui rendre son humanité ce qui a donné naissance à la citation phare du Château ambulant « Un cœur, c’est lourd à porter ». Et si on veut être tatillon, on doit bien avouer qu’elle nous a manqué dans le roman. Mais le ton narquois employé  du roman ne s’y prêtait tout simplement pas. Et c’est une dimension tout aussi captivante que l’autrice choisit de développer entre ses lignes…

    Mais qui est donc Hurle en réalité ? Bonne question, mais ne vous attendez pas à ce que Diana Wynne Jones vous apporte la réponse aussi facilement…

    Mais détendez-vous ! Si vous voulez savoir la suite, les deux prochains tomes de cette trilogie, intitulé Le Château des nuages et La Maison aux Milles Détours sont sortis aux Éditions Ynnis.

    🖊 Clarouille

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